La fille vanille

La fille vanille
Elle roulait les « r »
Comme elle roulait ses hanches
Et sa peau bien que claire
N’était surement pas blanche.
Beauté du bout du monde,
Dont les cils recourbés,
Croisèrent une seconde
Mes jeunes yeux indiscrets.
La fille vanille que j’ai aimé aimer.
Dans les rues de Paris
Elle me semblait perdue.
Je devais l’être aussi,
Je ne sais pas, je ne sais plus.
Ses vêtements transparents
Aux parfums des Antilles
La rendait nue bien avant
Qu’on ne la déshabille.
La fille vanille que j’ai aimé aimer.
Comme un poison d’amour
Qui nous brûlait les lèvres,
La folie de ces jours
A consumée mes rêves.
Pour le temps d’un automne
Elle m’apporta l’été
Et que Dieu me pardonne
Les dés étaient jetés.
La fille vanille que j’ai aimé aimer.
Partie je ne sais où,
Sans même un au revoir,
Elle était de partout
Sans être de nulle part.
J’ai connu la tendresse
Tout aux creux de ses reins
Et crevé de tristesse
De la perdre un matin.
Julia Paris, 1er mai 2017